Interdiction d’accès aux citoyens de l’UE : Le Sénégal rétropédale et privilégie désormais la négociation
« Suite
à la décision de l'Union européenne de bannir le Sénégal de la liste des pays
autorisés à voyager dans son espace, l'Etat du Sénégal a pris la
décision suivante : le principe de la réciprocité sera applicable à tous les
États ayant pris des mesures à l'encontre du Sénégal », annonçait jeudi
dernier, Alioune Sarr, le ministre sénégalais du Tourisme et du
Transport aérien.
Ce mardi 7 juillet, le Sénégal a fait
volte-face et privilégie désormais la négociation. « Les
discussions diplomatiques démarrent ce mardi matin » a annoncé le ministère
dans un communiqué sur sa page facebook.
Pour le gouvernement sénégalais, « trouver une solution heureuse dans
l'intérêt des deux parties partenaires » constitue l'idéal et ce « dans le respect strict des protocoles
sanitaires édictés par l'OMS et conformément aux engagements internationaux
signés entre l'UE et l'Uemoa et de façon bilatérale avec la plupart des pays
membres. »
Soutenant cette approche de négociation,
le ministère du transport aérien rappelle que cette décision de l'UE
d'interdire l'accès de son espace aérien et l’atterrissage sur son sol aux
aéronefs du Sénégal, si elle est maintenue, aurait de lourdes conséquences sur
le plan économique et social pour les deux parties.
« Air Sénégal perdrait plus de 40% de son chiffre d'affaires constitué
par la ligne Dakar Paris. S’y ajoutent les lignes Dakar-Marseille, Dakar-Madrid
et prochainement Dakar-Milan. Ce serait la fin de l'aventure de Air Sénégal sur
son principal marché, où vit la plus grande partie de notre diaspora et nos
principaux partenaires techniques et financiers » indique le ministère.
Pire encore, l'ASECNA, qui est le
principal fournisseur de services aériens dans 17 pays africains, perdrait
l'essentiel de ses ressources qui proviennent des vols en provenance et venant
de l'UE, avertit le ministère , évoquant
aussi le cas des PME sénégalaises, qui
se verraient gravement affectées, pour celles qui disposent de partenaires
techniques dans l'UE.
Mesure à double tranchant, cette décision ne laisserait pas indemne les
transporteurs européens. « Les
compagnies aériennes de l'UE, Air France, Bruxelles Airlines, Iberia, Tap portugal
seraient lourdement handicapées, perdant ainsi leurs routes les plus rentables »
prévient la tutelle du secteur de l’aviation civile.
Rappelons que la semaine dernière, l’UE a publié une liste restreinte de quinze pays, dont les ressortissants sont autorisés à accéder à l’espace Schengen. En Afrique, seuls l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et le Rwanda en font partie.
Romuald Ngueyap
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